Grand-Kloto : Les natifs d’Agou balisent la voie au développement de leur préfecture
Une des préfectures les plus déshéritées de développement au Togo, Agou veut rattraper son retard en la matière. Prenant conscience de cette triste réalité, ses fils et filles engagent des actions à cette fin. Ils se sont ainsi retrouvés, samedi dernier, au cours d’une rencontre tenue au Centre communautaire de développement des 2 Nyogbo (CCD2N), pour déblayer le terrain.
Initiative de la section préfectorale de l’association Natifs du Grand-Kloto (NGK), la rencontre se veut précurseur d’un grand mouvement d’ensemble pour le développement de la préfecture d’Agou composée de quatorze (14) cantons. Et elle reçoit visiblement la bénédiction des autorités traditionnelles du milieu. La preuve, c’est la présence à ce rendez-vous des chefs cantons Togbuis Leleklele IV d’Agou Nyogbo Nord, Pebi V d’Agou Nyogbo-Sud, Agbenyo d’Akplolo.
« L’idée d’instaurer cette rencontre est portée et partagée par tous les frères et sœurs ressortissants du Grand-Kloto en général et d’Agou en particulier qui, dans un esprit de solidarité, de joie et de fraternité, se sont décidés à unir les intentions, actions et efforts en vue de mettre toutes les localités du Grand-Kloto sur les rails du développement », a motivé Bleck Ake, le Coordonnateur de NGK/Agou, et d’ajouter que la paupérisation avancée et les peines des populations constituent un appel pressant à transcender les clivages sociopolitiques et religieux pour réfléchir à l’émergence et au développement de la préfecture.
La rencontre, la toute première en présentiel des membres de NGK/Agou, aura permis de présenter le bureau exécutif provisoire chargé de la coordination des activités et composé de 7 membres, de même que les statuts et règlement intérieur, les objectifs de développement de la préfecture, les moyens d’action…Des initiatives précédentes ayant été confrontées à plusieurs écueils et soldées par des échecs, ce (dernier) point a suscité un vif débat sur fond d’appréhension peu ou prou légitimes sur la pérennité de l’association.
Ce rendez-vous de Nyogbo s’est voulue une occasion de catharsis où il a été abondamment évoqué les facteurs d’échec (des initiatives précédentes) parmi lesquels les guerres d’ego, les intrusions politiques, réaffirmé la volonté des membres de NGK/Agou de se départir de la politique et être ainsi en phase avec le caractère apolitique de l’association. Au terme des débats, les membres ont pris l’engagement d’éviter de se laisser phagocyter par les politiques et signer de ce fait l’arrêt de mort de cette nouvelle dynamique…
Etant question de développement, il a été (aussi) évoqué le sujet de l’agriculture, l’activité socioéconomique principale dans la préfecture, aujourd’hui en forte régression, exploré des pistes sur comment créer de l’emploi et de développement à partir de l’agriculture, favoriser la productivité des plantes comme le karité, le néré et le baobab en voie de disparition dans le milieu et causant un déséquilibre à l’écosystème. In fine, les esprits ont convergé vers la nécessité du développement de la préfecture et de l’engagement d’actions hardies dans ce sens. Il a été mis en place un comité de réflexion pour plancher sur le sujet et bien d’autres.
Pour partir sur de bonnes bases et ménager leur monture afin d’aller loin dans leur ambition fort légitime de développement de leur préfecture, les participants se sont convenus de l’organisation d’une assemblée générale – la date reste à définir- pour apporter les amendements nécessaires aux statuts et règlement intérieur.
NGK/Agou, faut-il le rappeler, est une composante de l’association mère regroupant les quatre préfectures du Grand-Kloto à savoir, Agou, Kloto, Kpélé et Danyi. NGK se veut un creuset d’union et de fraternité entre les fils et filles autour des enjeux de développement du Grand-Kloto.
Tino Kossi