Interview du Président Innocent KAGBARA lors du sommet des BRISC HUB ce 22 octobre 2024
En marge du sommet des BRISC Hub qui se tient a Kazan ce 22 octobre 2024, Innocent Kagbara invité à ladite rencontre a accordé une interview aux journalistes Russes. Nous vous proposons l’intégralité de cette interview.
Une question majeure qui subsiste avant le sommet de Kazan, celle de l’élargissement des BRICS vers d’autres pays, comment vous décrivez le profil des nouveaux candidats à l’adhésion ?
Je crois que toute organisation a des conditions d’adhésion. Les BRICS montrent des preuves d’ouverture à bien des égards. Il suffit de porter une attention particulière des indicateurs économiques des pays qui aspirent adhérer pour se rendre compte que les aspirantions de ces pays sont légitimes. Pour moi, c’est la finalité qui m’importe. Il faut faire un effort de rivaliser le G7, une organisation qui a une approche contestable du monde. Avec l’adhésion des nouveaux adhérents, notamment des pays émergents , nous arriverons à équilibrer les rapports de force à l’échelle mondiale.
L’organisation propose un système de paiement qui facilite les transactions financières entre les pays membres, ce qu’on appelle BRICS PAY. Quelle est l’importance d’un tel système ?
L’importance d’un tel système réside dans sa souplesse et dans son inclusivité. Le dollar doit cesser d’être l’horizon indépassable. Le commerce international sera plus dynamique et vertueux car il y’aura désormais une diversité de transactions financières. Les pays du sud global connaitront une prospérité économique qui tarde à venir.
Le PIB commun des BRICS est supérieur à celui du G7, dans ce registre peut-on dire que les BRICS sont une alternative aux organisations mondiales classiques ?
Bien sur, les BRICS sont indéniablement une alternative aux organisations classiques. N’oublions que tous les Etatś aspirent à un monde plus égalitaire. Les organisations qui incarnent la bipolarité sont à bout de souffle. Elles incarnent le diktat occidental sur les autres pays du monde. Il est temps d’en finir avec la torpeur et l’impertinence des politiques des organisations internationales pour aller vers le multilatéralisme.
Au sein des BRICS, il y a un organisme important dont on parle peu : la NBD, Nouvelle Banque de Développement. Cette institution financière qui participe à des projets économiques au sein des pays membres, quel rôle peut elle jouer dans les prochaines années ?
La NBD est une organisation d’une importance capitale. Avec ces institutions des BRICS, les Etats du monde auront : des financements, des projets de développement, un échange intracommunautaire plus conséquent et un soutien aux économies locales.il faut aussi souligner que chaque pays a une voix contrairement aux institutions de bretons woods, où une minorité décide pour pour nous tous .
Hier, lors de la réunion de presse animée par le Président Vladimir Poutine avec les médias des pays membres des BRICS à Moscou, le chef d’État russe est revenu sur des questions internationales, notamment : le conflit en Ukraine et la situation au Proche-Orient, quelle est la place des dossiers géopolitiques au sein des BRICS ?
La fluctuation géopolitique est d’une grande complexité. La résolution des conflits dépend du poids des Etats et de leur capacité à faire influer leurs décisions. Un monde unipolaire entraine des conséquences difficilement réparables. Le monde occidental est à l’origine des expériences douloureuses humaines, partout sur la planète. Il est d’en sortir. Je crois fermement, que les BRICS pourront désormais peser dans les résolutions des conflits.
L’Afrique, ce continent qui suscite une attention particulière à l’échelle mondiale, qu’est-ce qu’elle pourrait apporter l’organisation BRICS au continent africain en terme d’investissement ?
L’Afrique incarne l’avénir par sa position stratégique, par son dynamisme et par sa croissance démographique. Economiquement, les BRICS ont tout à gagner. La prospérité économique la plus pérenne est dans cette région du monde. L’Afrique apporte au BRICS, une résilience, l’innovation et prospérité économique.
Lors du sommet sud africain en 2023, deux pays africains ont adhéré au BRICS : l’Éthiopie et l’Égypte. Peut-on voir d’autres pays du continent intégrer les BRICS au rendez-vous de Kazan ?
Je crois que oui. L’engouement est très fort. D’autres pays africains, sud- américains et asiatiques aspirent à devenir membres des BRICS. Tous ces pays sont convaincus de l’utilité de cette organisation. Vu les enjeux contemporains, il y aura tout naturellement d’autres candidats qui manifesteront une volonté de rejoindre les BRICS.