Quand les routes pleurent, les transporteurs prient : l’UNATROT invoque Dieu pour stopper l’hécatombe routière

Face à la recrudescence des accidents de la route qui endeuillent le Togo, l’Union Nationale des Transporteurs du Togo (UNATROT) a lancé une initiative inédite, mêlant foi et responsabilité civique.

Une semaine après le tragique accident survenu à l’échangeur d’Agoè, ayant coûté la vie à trois personnes, l’organisation a orchestré une prière musulmane nationale ce vendredi 22 août, pour implorer la clémence divine et sensibiliser les acteurs du transport.

Sous l’impulsion de son président, Sena Komi Fombo, cette mobilisation spirituelle s’est tenue simultanément dans toutes les régions du pays, avec pour épicentre la mosquée du Terminal du Sahel à Agoè Zongo, dans le District Autonome du Grand Lomé. Transporteurs, conducteurs, membres de l’Union des Routiers du Togo (URT) et délégués régionaux se sont unis dans une ferveur commune, portés par un seul message : « Plus jamais ça. »

Une prière, un cri du cœur

Pour Richard Dansrou, Secrétaire Général de l’UNATROT, cette démarche dépasse le cadre religieux :

« Nous connaissons trop d’accidents mortels sur nos routes. Il est grand temps de prendre conscience et de réfléchir à des solutions efficaces pour endiguer ce fléau. »

La prière, selon lui, est un appel à la responsabilité collective, une interpellation adressée à tous les acteurs du secteur, mais aussi aux autorités. Elle vise à demander à Dieu d’éloigner les tragédies routières, de guider les conducteurs vers une conduite plus prudente et de leur insuffler la sagesse nécessaire pour éviter les drames.

Un leadership salué et une mobilisation exemplaire

L’initiative a été saluée par AGBERE O. Gamal, ancien président de l’UNATROT (2001–2012), qui a tenu à souligner la continuité et l’engagement de son successeur :

« M. Fombo n’a jamais cessé de chercher des solutions et de demander des conseils pour améliorer la situation. Son implication mérite le soutien de tous. »

Cette prière nationale marque un tournant dans la stratégie de l’UNATROT, qui entend désormais conjuguer action spirituelle et mesures concrètes. L’organisation prévoit d’étendre cette démarche à d’autres confessions religieuses, dans une volonté d’unité et de mobilisation intercommunautaire.

Au-delà de la foi : un appel à l’action

Pour M. Fombo, cette initiative est aussi un signal fort adressé aux gouvernants :

« Nous prions pour que le transport devienne une priorité pour les autorités. La sécurité routière ne peut plus attendre. »

L’UNATROT ne compte pas s’arrêter là. Des campagnes de sensibilisation, des formations à la conduite responsable et des actions de plaidoyer sont en cours de préparation. L’objectif est clair : faire du transport un secteur éthique, sécurisé et respectueux de la vie humaine.

Quand les routes deviennent des cimetières, il faut plus que des lois : il faut une conscience collective. L’UNATROT l’a compris, et c’est par la prière qu’elle a choisi de commencer. Fin