Togo, l’audace vaccinale : une révolution silencieuse contre le paludisme

Au Togo, la lutte contre le paludisme ne se résume plus à des campagnes de sensibilisation ou à des distributions de moustiquaires. Depuis 2019, le pays a engagé une transformation profonde de son système de santé, en instaurant la gratuité du diagnostic et du traitement dans toutes les structures publiques.
Une décision politique audacieuse, portée par une volonté de justice sanitaire, qui a déjà permis de sauver des milliers de vies. Mais en septembre 2025, une nouvelle étape s’apprête à redéfinir les ambitions nationales avec l’introduction du vaccin antipaludique R21.
Ce vaccin, développé pour cibler les enfants les plus vulnérables, sera administré à plus de 80 % des nourrissons âgés de 5 à 7 mois, et à 70 % de ceux entre 16 et 23 mois. Une couverture vaccinale ambitieuse, qui s’appuie sur l’infrastructure déjà renforcée par les années de gratuité des soins.
Le ministère de la Santé mise sur cette innovation pour accélérer la baisse de la transmission et réduire encore davantage la mortalité infantile, qui a déjà chuté de 77 % entre 2017 et 2022.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes ; en 2023, plus de 2,3 millions de tests de diagnostic rapide ont été réalisés, et 99 % des cas simples confirmés ont reçu un traitement effectif.
L’incidence du paludisme a reculé, la mortalité hospitalière a baissé, et les communautés locales ont été mobilisées à grande échelle. Le Togo ne s’est pas contenté d’améliorer l’accès aux soins : il a redéfini les standards d’une politique sanitaire équitable.
L’arrivée du vaccin R21 ne vient donc pas en rupture, mais en continuité d’un modèle déjà salué en Afrique de l’Ouest.
Elle incarne une vision, celle d’un État qui ne se contente pas de réagir, mais qui anticipe, investit et innove. Si le pari est réussi, le Togo pourrait bien devenir le premier pays de la région à inverser durablement la courbe du paludisme. Une révolution silencieuse, mais exemplaire. Fin